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Traversée du plateau Khmer

Nous voilà dans notre 4ème pays à 4 roues ! Bienvenu au pays des Khmers : le Cambodge.

Nous avons dévalé dans un nuage de fumée sur la frontière, laissant les larges routes asphaltées de la campagne thaïlandaise derrière nous. De l’autre côté de la ligne, le contraste est saisissant ; le paysage vallonné s’aplatit rapidement pour nous mener dans la délicieuse atmosphère du plateau cambodgien. Ici, nous retrouvons l’authenticité, celle qui pousse au Voyage avec son grand V. Les sentiers cabossés, peuplés de buffles et de vaches au poitrail pendant, déchirent une campagne aride et chaudement poussiéreuse. Chaude, comme la douce chaleur des centaines de sourire qui nous sont adressés, celle des « Hello ! » enjoués des enfants, et celle de la fantastique hospitalité de Vi Ura et de sa famille : au milieu d’un sentier perdu, nous partageons un diner généreux, apprenons nos premiers mots kmers et passons la nuit sous leur toit dans un lit de princes. Des souvenirs s’écrivent.


Nous quittons la Thaïlande dans une épaisse fumée qui englobe la campagne, due aux nombreux feux de forets. De l'autre coté de la frontière, le contraste est saisissant.


Les temples d'Angkor, un lieu d'histoire hors du temps


Pédaler à travers les ruines de la civilisation d’Angkor a sans aucun doute été une des plus belles étapes du voyage. Perdues dans un bout préservé de la vieille forêt khmère, les temples et leur finesse architecturale se mêlent à la végétation débordante dans un mélange parfait. Ce sont tantôt les intemporels détails gravés dans le grès ocre et rose qui fascinent, tantôt l’arbre qui reprend le dessus sur la pierre qui force l’admiration ; tandis que nos montures nous ont permis de découvrir quelques vieux bouts de route pavée loin des foules.

Le célèbre Angkor Wat, ancienne capitale de fleurissant empire Khmer, du 9è au 15è siècle


De la campagne à la capitale par le Mékong


Après trois jour d'émerveillement hors du temps, nous reprenons la route en direction de Phnom Penh.

Dans la campagne cambodgienne, nous parcourrons 350 kilomètres d’un plat usant en 3 jours, sous un soleil de plomb et face à un maudit vent de tête constant. Le plat et la répétition d’un exact mouvement inlassablement, d’un même effort toujours d’intensité égale, peuvent également user le corps. Pourtant, nous ne ressentons aucune lassitude. Les magnifiques maisons sur pilotis traditionnelles brisent la monotonie du plateau aride, s’érigeant sur le bord des routes comme pour palier à l’absence criante de relief -autres que les bosses des chemins. Leurs échasses sont presque absurdes en cette saison particulièrement sèche ; il est difficile d’imaginer ces étendues entièrement recouvertes d’eau dans quelques mois. Du haut de leurs perchoirs, les maisons khmères exhibent leur fine architecture : l’une se couvre d’un voile rouge, l’autre met en exergue la beauté naturelle de son bois, une autre arbore de splendides stores en bambous peints. À leur pied, leurs habitants nous encouragent chaleureusement, tandis que les nombreux enfants à vélos tentent souvent vaillamment d’accrocher l’échappée. Nous sommes portés par le charme khmer, par les sourires échangés, petites poussettes ailées dans nos dos de cyclistes courbés.


Notre compteur commun dépasse les 5 000 kilomètres pédalés lorsque nous passons les portes de la vallée du Mékong. Le fleuve nourricier, la source de vie d’une majeure partie du Sud-Est asiatique. Nous apprenons à connaitre ce vieux serpent dans un premier coucher de soleil. Nos destins seront intimement liés pour les prochains mois ; pour l’instant, la descente de son cours nous mène dans une verdure retrouvée jusqu’à la capitale, Phnom Penh.


La petite frénésie de la ville martyre, ses tuk-tuks, ses marchés et rues peuplés, viennent contraster avec le calme chaud de la campagne. Toutefois, l’ambiance propre au pays est ici aussi présente. Pour combien de temps ? Jusqu’il y a peu inexistantes, les tours insipides poussent maintenant ici, sortant de terre à une vitesse défiant la raison. Elles portent leurs ombres de plus en plus nombreuses sur les vieux quartier et l’âme de la ville. Que sera Phnom Penh dans 10 ans à ce rythme ? Nous préférons ne pas y penser plus. Alors nous profitons tant qu’il est temps, et nous nous perdons dans ses rues durant ce repos réparateur et bien nécessaire.


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